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Chapitre 8
La présentation de Judith
1C'est alors que Judith apprit ces événements. Elle était la fille de Mérari, fils d'Ox, fils de Joseph, fils d'Ouziel, fils de Elkia, fils d'Ananias, fils de Gédéon, fils de Rafaïn, fils d'Akitob, fils d'Elie, fils de Helkias, fils d'Eliab, fils de Nathanaël, fils de Cheloumiel, fils de Sarasadaï, fils d'Israël. 2Elle avait été la femme de Manassé, qui était de la même tribu qu'elle et du même clan. Manassé était mort durant la moisson des orges. 3Alors qu'il surveillait ceux qui liaient les gerbes dans les champs, il fut frappé d'insolation et dut se mettre au lit. Il mourut à Bétulie, sa ville, et on le mit dans le tombeau de ses ancêtres, dans le champ situé entre Dotaïm et Balamon.
4Il y avait trois ans et quatre mois que Judith était veuve. Elle était restée chez elle ; 5sur le toit en terrasse de sa maison, elle avait fait dresser une cabane pour s'y retirer. Elle portait une étoffe grossière sous ses vêtements de veuve. 6Depuis la mort de son mari, elle jeûnait tous les jours, sauf la veille et le jour même du sabbat ou de la nouvelle lune, ainsi que les autres jours de fête ou de réjouissance du peuple d'Israël. 7Elle était belle et très séduisante. Manassé, son mari, lui avait laissé de l'or, de l'argent, des serviteurs et des servantes, des troupeaux et des champs, et elle demeurait à la tête de tous ces biens. 8Personne ne pouvait dire de mal à son sujet, car elle avait un grand respect pour Dieu.
9On lui rapporta comment la population découragée par le manque d'eau avait critiqué le chef de la ville. Elle apprit aussi comment Ozias avait répondu aux gens et leur avait promis de livrer la ville aux Assyriens au bout de cinq jours. 10Elle envoya la servante qui s'occupait de tous ses biens chez Ozias, Chabris et Charmi, anciens de la ville, pour les prier de venir chez elle.
L'intervention de Judith
11Quand ils furent arrivés, elle leur dit : « Écoutez-moi, vous les chefs des habitants de Bétulie. Vous avez eu tort de parler au peuple comme vous l'avez fait aujourd'hui et de prononcer un serment où vous engagez Dieu aussi bien que vous-mêmes. Vous n'auriez pas dû promettre de livrer la ville à nos ennemis, si dans un délai de cinq jours le Seigneur ne venait nous porter secours. 12Mais qui êtes-vous donc, pour défier Dieu comme vous l'avez fait aujourd'hui et pour vouloir prendre sa place dans les affaires humaines ? 13Oui, vous mettez à l'épreuve le Seigneur, Dieu souverain, alors que vous ne connaîtrez jamais rien de ses intentions. 14Le fond du cœur humain vous est inconnu, ses raisonnements vous échappent. Comment donc pourriez-vous comprendre le Dieu qui est l'auteur de tout ce que nous voyons ? Comment pourriez-vous savoir ce qu'il pense, ou découvrir son projet ? Non, mes frères, ne provoquez pas la colère du Seigneur notre Dieu ! 15S'il n'a pas l'intention de venir à notre secours d'ici cinq jours, il lui appartient de nous défendre au moment qu'il voudra, ou de nous laisser mourir sous les yeux de nos ennemis. 16N'exigez pas de garantie quant aux décisions du Seigneur notre Dieu. Dieu n'est pas comme un être humain ; on ne peut pas le forcer à agir ou l'obliger à négocier. 17C'est pourquoi, en attendant qu'il nous délivre, continuons de l'appeler à notre secours. Il nous écoutera s'il le juge bon. 18Dans les générations qui nous ont précédés et jusqu'à nos jours, aucune de nos tribus, aucun de nos clans, aucune population de nos villages ou de nos villes n'a adoré des dieux fabriqués par les mains humaines. Ce fut le cas autrefois, 19du temps de nos ancêtres : voilà pourquoi ils ont souffert de la guerre et du pillage et ils sont tombés en nombre devant nos ennemis. 20Mais nous, nous n'adorons pas d'autre Dieu que le Seigneur. Nous espérons donc qu'il ne nous abandonnera pas, ni nous, ni personne de notre peuple. 21Car si notre ville est prise, toute la Judée le sera aussi. Notre temple sera pillé et Dieu nous demandera compte de sa profanation. 22Il nous rendra responsables si nos frères israélites sont massacrés, si la population est emmenée en captivité et si notre pays est dévasté. Nous deviendrons esclaves de peuples étrangers ; nos nouveaux maîtres nous regarderont avec mépris et nous insulteront. 23Notre situation d'esclaves n'éveillera la pitié de personne ; au contraire, le Seigneur notre Dieu la fera tourner à notre honte. 24Allons, mes frères, montrons aux gens de notre peuple ce qui est en cause : c'est de nous que leur vie dépend, c'est sur nous que repose le sort du lieu saint, du temple et de l'autel. 25Pour toutes ces raisons remercions le Seigneur notre Dieu de nous mettre à l'épreuve, comme il l'a fait pour nos ancêtres. 26Rappelez-vous comment il a agi envers Abraham et comment il a éprouvé Isaac, rappelez-vous ce qui est arrivé à Jacob en Haute-Mésopotamie, lorsqu'il gardait les moutons de Laban, le frère de sa mère. 27Dieu les a fait passer par le feu, en quelque sorte, pour connaître leurs dispositions profondes. De même, il ne nous a pas punis. C'est pour les avertir que le Seigneur frappe ceux qui sont proches de lui. »
28Ozias lui répondit : « Tout ce que tu as dit est plein de sens et personne ne te contredira. 29Ce n'est pas la première fois, aujourd'hui, que ta sagesse se manifeste. Depuis ta jeunesse tout le monde connaît ton intelligence et la valeur de tes décisions. 30Mais les gens mouraient de soif ; ils nous ont obligés à leur parler comme nous l'avons fait, et nous avons dû nous lier par un serment que nous ne transgresserons pas. 31Par conséquent, prie pour nous le Seigneur, puisque tu es une femme attachée à Dieu, afin qu'il nous envoie de la pluie. Nos citernes se rempliront, et nous ne serons plus dans la détresse. »
32Judith leur dit alors : « Écoutez-moi : je vais faire une chose dont nos descendants entendront parler de génération en génération. 33Tenez-vous à la porte de la ville cette nuit et laissez-moi sortir avec ma servante. Avant la fin du délai que vous avez fixé pour livrer la ville à nos ennemis, le Seigneur viendra au secours d'Israël par mon intervention. 34Ne cherchez pas à savoir ce que j'ai l'intention de faire : je ne vous le dirai pas avant de l'avoir accompli. » – 35« Va en paix, lui dirent Ozias et les deux autres chefs. Que le Seigneur te guide et punisse nos ennemis ! » 36Ils quittèrent la cabane de Judith et retournèrent à leurs postes.
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Chapitre 8
Présentation de Judith
1Judith apprend ce qui arrive. Elle est la fille de Mérari, le fils d'Ox. Ox est le fils de Joseph. Joseph est le fils d'Ouziel. Ouziel est le fils de Hilquia. Hilquia est le fils d'Ananias. Ananias est le fils de Gédéon. Gédéon est le fils de Rafaïn. Rafaïn est le fils d'Akitob. Akitob est le fils d'Élie. Élie est le fils de Hilquia. Hilquia est le fils d'Éliab. Éliab est le fils de Nathanaël. Nathanaël est le fils de Salamiel. Salamiel est le fils de Sarasadaï. Sarasadaï est le fils de Jacob. 2Judith avait été la femme de Manassé. Celui-ci était de la même tribu et du même clan qu'elle. Il était mort au moment de la récolte de l'orge. 3Il surveillait ceux qui attachaient les gerbes dans les champs. La chaleur brûlante du soleil lui a frappé la tête. Il s'est couché et il est mort à Bétulie, sa ville. On l'a enterré avec ses ancêtres dans le champ situé entre Dotan et Balamon.
4Judith est veuve depuis trois ans et quatre mois. Elle reste chez elle. 5Elle a fait dresser une hutte sur la terrasse de sa maison. Elle porte une étoffe grossière sous ses vêtements de veuve. 6Depuis la mort de son mari, elle jeûne tous les jours, sauf la veille et le jour du sabbat et de la nouvelle lune. Elle ne jeûne pas non plus les jours de fête, ni les jours de joie du peuple d'Israël. 7Judith est belle et elle a beaucoup de charme. Manassé, son mari, lui a laissé de l'or, de l'argent, des serviteurs, des servantes, des troupeaux et des champs. Elle veille sur toutes ses richesses. 8Personne ne peut rien dire de mal contre elle, parce qu'elle respecte beaucoup Dieu.
9Judith apprend qu'il n'y a plus d'eau. Les gens sont découragés et ils critiquent le chef de la ville. Judith apprend aussi tout ce qu'Ozias leur a dit et qu'il a juré de livrer la ville de Bétulie aux Assyriens dans cinq jours. 10Alors Judith envoie la servante qui s'occupe de tous ses biens chez Ozias, Chabris et Charmi, pour les inviter à venir chez elle.
Judith et les chefs de Bétulie
11Quand les chefs arrivent chez Judith, elle leur dit : « Écoutez-moi, chefs des habitants de Bétulie. Ce que vous avez dit au peuple n'est pas juste. Vous avez fait un serment où vous engagez Dieu et vous-mêmes. Vous avez promis de livrer la ville à nos ennemis, si le Seigneur n'envoie pas de secours d'ici cinq jours. 12Qui êtes-vous, pour provoquer Dieu en ce jour, pour vouloir prendre sa place dans les affaires humaines ? 13Vous voulez voir ce que le Seigneur tout-puissant peut faire, pourtant vous ne connaîtrez jamais ses intentions. 14Vous ne pouvez pas connaître les profondeurs du cœur humain ni comprendre ce que les gens pensent. Alors, comment pouvez-vous comprendre le Dieu qui a fait tout ce nous voyons ? Est-ce que vous pouvez connaître ce qu'il pense ou découvrir ses projets ? Mes frères, ne provoquez pas la colère du Seigneur notre Dieu. 15S'il ne vient pas à notre secours dans cinq jours, il a le pouvoir de nous aider quand il veut, ou au contraire de nous laisser mourir sous les yeux de nos ennemis. 16Ne demandez pas de garantie au sujet des décisions du Seigneur notre Dieu. Dieu n'est pas comme un être humain, on ne peut pas l'obliger à agir ni le forcer à passer des accords. 17Attendons avec patience qu'il nous délivre, et continuons à lui demander de venir à notre aide. Il nous écoutera s'il le juge bon. 18Dans les générations qui étaient avant nous et jusqu'à aujourd'hui, aucune tribu, aucune famille, aucun clan, aucune population de nos villes ou de nos villages n'a adoré de dieux fabriqués par des mains humaines, comme cela était arrivé autrefois. 19C'est pourquoi nos ancêtres ont souffert de la guerre, leurs ennemis les ont pillés et ils les ont complètement écrasés. 20Mais nous, nous ne connaissons pas d'autre Dieu que le Seigneur. C'est pourquoi nous espérons qu'il ne nous abandonnera pas, ni nous ni les gens de notre peuple. 21Si notre ville est prise, toute la Judée le sera aussi. Notre temple sera pillé, il deviendra impur, et Dieu nous le fera payer de notre vie. 22Si les gens de notre peuple sont tués, s'ils sont déportés et deviennent esclaves, si notre pays est détruit, Dieu nous en rendra responsables. Nous serons esclaves de peuples étrangers. Nos nouveaux maîtres nous regarderont avec mépris et nous insulteront. 23Notre esclavage ne provoquera la pitié de personne, au contraire, le Seigneur en fera pour nous une cause de honte. 24Alors, montrons aux gens de notre peuple que leur vie dépend de nous. Le sort du lieu saint, du temple et de l'autel est entre nos mains. 25Pour tout cela, remercions le Seigneur notre Dieu qui veut voir ce que nous valons, comme il l'a fait avec nos ancêtres. 26Rappelez-vous comment il a agi avec Abraham, et comment il a mis Isaac à l'épreuve. Souvenez-vous aussi de tout ce qui est arrivé à Jacob en Haute-Mésopotamie, quand il gardait les moutons de Laban, le frère de sa mère. 27Il les a fait souffrir pour voir le fond de leur cœur. Mais il n'a pas agi ainsi avec nous, il ne nous a pas punis. C'est pour les avertir que le Seigneur frappe ceux qui sont proches de lui. »
28Ozias répond à Judith : « Tout ce que tu viens de dire est juste, et personne ne peut dire le contraire. 29Tu as toujours été une personne sage. Dès ta jeunesse, tout le peuple a reconnu ton intelligence et la valeur de ton cœur. 30Mais les gens mouraient de soif et ils nous ont poussés à faire ce que nous leur avions promis et à nous lier par un serment. Maintenant, nous sommes obligés de le respecter. 31Tu es une femme fidèle à Dieu. Donc, prie pour nous le Seigneur afin qu'il nous envoie la pluie. Nos citernes se rempliront, et nous ne serons plus épuisés par la soif. »
32Judith leur dit alors : « Écoutez-moi, je vais faire quelque chose. Ceux qui viendront après nous en entendront parler de génération en génération. 33Cette nuit, vous resterez à la porte de la ville, et moi, je sortirai avec ma servante. Avant le moment que vous avez décidé pour livrer la ville à nos ennemis, le Seigneur viendra au secours d'Israël en se servant de moi. 34Mais ne cherchez pas à savoir ce que je vais faire. Je ne vous dirai rien avant d'avoir réalisé mon projet. » 35Ozias et les autres chefs lui disent : « Va en paix ! Que le Seigneur Dieu t'accompagne pour nous venger de nos ennemis ! »
36Ils quittent la hutte de Judith et ils retournent à leurs postes.
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Chapitre 8
Présentation de Judith
1C'est alors que Judith apprit ces événements. Elle était la fille de Mérari et descendait de Jacob par Sarasadaï, Cheloumiel, Nathanaël, Éliab, Hilquia, Élie, Akitob, Rafaïn, Gédéon, Ananias, Hilquia, Ouziel, Joseph et Ox. 2Elle avait été la femme de Manassé, qui était de la même tribu qu'elle et du même clan. Manassé était mort durant la moisson des orges. 3Alors qu'il surveillait ceux qui liaient les gerbes dans les champs, il fut frappé d'insolation et dut se mettre au lit. Il mourut à Bétulie, sa ville, et fut enterré dans le tombeau familial, dans le champ situé entre Dotan et Balamon. 4Il y avait trois ans et quatre mois que Judith était veuve. Elle était restée chez elle ; 5sur le toit en terrasse de sa maison, elle avait fait dresser une hutte pour s'y retirer. Elle portait une étoffe grossière sous ses vêtements de veuve. 6Depuis la mort de son mari, elle jeûnait tous les jours, sauf la veille et le jour même du sabbat ou de la nouvelle lune, ainsi que les autres jours de fête ou de réjouissance du peuple d'Israël. 7Elle était belle et très séduisante. Manassé, son mari, lui avait laissé de l'or, de l'argent, des serviteurs et des servantes, des troupeaux et des champs, et elle demeurait à la tête de tous ces biens. 8Personne ne pouvait rien dire de mal à son sujet, car elle était entièrement soumise à Dieu. 9On lui rapporta comment la population découragée par le manque d'eau avait critiqué le chef de la ville. Elle apprit aussi comment Ozias avait répondu aux gens et leur avait promis de livrer la ville aux Assyriens au bout de cinq jours. 10Elle envoya la servante qui s'occupait de tous ses biens chez Ozias, Chabris et Charmi, anciens de la ville, pour les prier de venir chez elle.L'intervention de Judith
11Quand ils furent arrivés, elle leur dit : « Écoutez-moi, vous les chefs des habitants de Bétulie. Vous avez eu tort de parler au peuple comme vous l'avez fait aujourd'hui et de prononcer un serment où vous engagez Dieu aussi bien que vous-mêmes. Vous n'auriez pas dû promettre de livrer la ville à nos ennemis, si dans un délai de cinq jours le Seigneur ne venait nous porter secours. 12Mais qui êtes-vous donc, pour défier Dieu comme vous l'avez fait aujourd'hui et pour vouloir prendre sa place dans les affaires humaines ? 13Oui, vous mettez à l'épreuve le Seigneur tout-puissant, alors que vous ne connaîtrez jamais rien de ses intentions. 14Le fond du cœur de l'homme vous est inconnu, ses raisonnements vous échappent. Comment donc pourriez-vous comprendre le Dieu qui est l'auteur de tout ce que nous voyons ? Comment pourriez-vous savoir ce qu'il pense, ou découvrir son plan ? Non, mes frères, ne provoquez pas la colère du Seigneur notre Dieu ! 15S'il n'a pas l'intention de venir à notre secours d'ici cinq jours, il lui appartient de nous défendre au moment qu'il voudra, ou de nous laisser mourir sous les yeux de nos ennemis. 16N'exigez pas de garantie quant aux décisions du Seigneur notre Dieu. Dieu n'est pas comme un homme ; on ne peut pas le contraindre à agir ou l'obliger à négocier. 17C'est pourquoi, en attendant qu'il nous délivre, continuons de l'appeler à notre secours. Il nous exaucera s'il le juge bon. 18Dans les générations qui nous ont précédés et jusqu'à nos jours, aucune de nos tribus, aucun de nos clans, aucune population de nos villages ou de nos villes n'a adoré des dieux fabriqués par les hommes. Ce fut le cas autrefois, 19du temps de nos ancêtres : voilà pourquoi ils ont souffert de la guerre et du pillage, ils ont été totalement écrasés par nos ennemis. 20Mais nous, nous n'adorons pas d'autre Dieu que le Seigneur. Nous pouvons donc espérer qu'il ne nous abandonnera pas, ni nous, ni personne de notre peuple. 21Car si notre ville est prise, toute la Judée le sera aussi. Notre temple sera pillé et Dieu nous demandera compte de sa profanation. 22Il nous rendra responsables si nos compatriotes sont massacrés, si la population est emmenée en captivité et si notre pays est dévasté. Nous deviendrons esclaves de peuples étrangers ; nos nouveaux maîtres nous regarderont avec mépris et nous insulteront. 23Notre situation d'esclaves n'éveillera la pitié de personne ; au contraire, le Seigneur notre Dieu la fera tourner à notre honte. 24Allons, mes frères, montrons à nos compatriotes ce qui est en cause : c'est de nous que leur vie dépend, c'est sur nous que repose le sort du lieu saint, du temple et de l'autel. 25Pour toutes ces raisons remercions le Seigneur notre Dieu de nous mettre à l'épreuve, comme il l'a fait pour nos ancêtres. 26Rappelez-vous comment il a agi envers Abraham et comment il a éprouvé Isaac, rappelez-vous ce qui est arrivé à Jacob en Haute-Mésopotamie, lorsqu'il gardait les moutons de Laban, le frère de sa mère. 27Dieu les a fait passer par le feu, en quelque sorte, pour connaître leurs dispositions profondes ; mais il a été moins sévère avec nous, il ne nous a pas punis. C'est pour les avertir que le Seigneur frappe ceux qui sont proches de lui. » 28Ozias lui répondit : « Tout ce que tu as dit est plein de sens et personne ne te contredira. 29Ce n'est pas la première fois, aujourd'hui, que ta sagesse se manifeste. Depuis ta jeunesse tout le monde connaît ton intelligence et la valeur de tes décisions. 30Mais les gens mouraient de soif ; ils nous ont obligés à leur parler comme nous l'avons fait, et nous avons dû nous lier par un serment que nous ne violerons pas. 31Par conséquent, prie pour nous le Seigneur, puisque tu es une femme pieuse, afin qu'il nous envoie de la pluie. Nos citernes se rempliront, et nous ne serons plus dans la détresse. » 32Judith leur dit alors : « Écoutez-moi : je vais faire une chose dont nos descendants entendront parler de génération en génération. 33Tenez-vous à la porte de la ville durant la nuit prochaine et laissez-moi sortir avec ma servante. Avant la fin du délai que vous avez fixé pour livrer la ville à nos ennemis, le Seigneur viendra au secours d'Israël en se servant de moi. 34Ne cherchez pas à savoir ce que j'ai l'intention de faire : je ne vous le dirai pas avant de l'avoir accompli. » — 35« Va en paix, lui dirent Ozias et les deux autres chefs. Que le Seigneur te guide et punisse nos ennemis ! » 36Ils quittèrent la hutte de Judith et retournèrent à leurs postes.©
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Chapitre 8
Intervention de Judith
1En ces jours, le bruit en parvint à Judith. C’était la fille de Merari, fils d’Ox, fils de Joseph, fils d’Oziel, fils d’Helkia, fils d’Ananie, fils de Gédéon, fils de Raphaïn, fils d’Akhitob, fils d’Elie, fils de Khelkias, fils d’Eliab, fils de Nathanaël, fils de Salamiel, fils de Sarasadaï, fils d’Israël. 2Son mari était Manassé, de sa tribu et de sa famille, qui était mort aux jours de la moisson des orges. 3Il surveillait en effet les lieurs de gerbes dans la plaine ; la chaleur brûlante du soleil vint sur sa tête ; il se mit au lit et mourut à Béthulie, sa ville. On l’enterra avec ses pères dans le champ situé entre Dotaïm et Balamon. 4Judith vivait chez elle dans le veuvage depuis trois ans et quatre mois. 5Elle s’était fait un pavillon sur le toit de sa maison ; elle mettait un sac sur ses reins et elle portait ses vêtements de veuve. 6Elle jeûnait tous les jours de son veuvage, excepté les sabbats et leurs veilles, les nouvelles lunes et leurs veilles, les fêtes et les jours de réjouissances de la maison d’Israël. 7Elle était de fort belle apparence et de très gracieux aspect. Manassé, son mari, lui avait laissé or et argent, serviteurs et servantes, bestiaux et champs et elle demeurait dans ses propriétés. 8Il n’y avait personne à colporter sur elle de mauvais propos, car elle avait une grande crainte de Dieu. 9Le bruit des mauvais propos du peuple contre le chef lui parvint, car ils étaient découragés à cause du manque d’eau. Le bruit parvint aussi à Judith de toutes les paroles que leur avait adressées Ozias, quand il leur avait juré de livrer la ville aux Assyriens au bout de cinq jours. 10Envoyant sa suivante qui était préposée à tous ses biens, elle fit inviter Ozias, Khabris et Kharmis, les anciens de sa ville.Entretien de Judith et des chefs de Béthulie
11Ils vinrent chez elle et elle leur dit : « Ecoutez-moi, chefs des habitants de Béthulie, car elle n’est pas droite la parole que vous avez prononcée devant le peuple en ce jour, quand vous avez prêté ce serment prononcé entre Dieu et vous et que vous avez parlé de rendre la ville à nos ennemis, si en ces cinq jours le Seigneur ne vous envoie du secours. 12Et maintenant qui êtes-vous, vous qui avez tenté Dieu aujourd’hui et qui vous tenez à la place de Dieu au milieu des fils des hommes ? 13Maintenant, vous mettez le Seigneur souverain à l’épreuve, mais vous ne connaîtrez rien à tout jamais. 14Car vous ne découvrirez pas les profondeurs du cœur de l’homme et vous ne saisirez pas les raisonnements de son intelligence. Comment donc sonderez-vous le Dieu qui a fait tout cela, connaîtrez-vous sa pensée et comprendrez-vous son dessein ? Non, mes frères, n’irritez pas le Seigneur notre Dieu. 15Car s’il n’a pas l’intention de nous secourir dans les cinq jours, il a le pouvoir de nous défendre dans les jours qu’il veut ou bien de nous exterminer devant nos ennemis. 16Mais vous, ne prenez pas de gages contre les desseins du Seigneur notre Dieu, car Dieu n’est pas comme un homme pour être menacé, ni comme un fils d’homme pour être soumis à un arbitre. 17C’est pourquoi en attendant le salut de sa part, appelons-le à notre secours et il entendra notre voix, si c’est son bon plaisir. 18Car il n’a pas surgi pendant nos générations et il n’y a pas aujourd’hui de tribu, de famille, de clan ou de ville parmi nous qui adore des dieux faits de main d’homme, comme cela arriva aux jours d’autrefois. 19A cause de cela, nos pères furent livrés à l’épée et au pillage, et ils subirent une grande défaite devant nos ennemis. 20Mais nous, nous n’avons pas connu d’autre dieu en dehors de lui. Aussi espérons-nous qu’il ne nous dédaignera pas et ne détournera pas sa miséricorde et son salut de notre race. 21Car, si nous sommes pris, toute la Judée sera prise aussi, notre lieu saint sera pillé et Dieu dans le sang demandera compte de sa profanation. 22Il fera retomber sur notre tête parmi les nations où nous serons esclaves le meurtre de nos frères, la captivité du pays et la désolation de notre patrimoine. Nous serons un objet de scandale et d’opprobre devant nos conquérants. 23Car notre asservissement ne gagnera pas la faveur de nos maîtres, mais le Seigneur Dieu en fera un déshonneur. 24« Maintenant donc, frères, montrons à nos frères que leur vie dépend de nous, que le lieu saint, la maison de Dieu et l’autel reposent sur nous. 25Outre cela, rendons grâce au Seigneur notre Dieu, qui nous éprouve comme nos pères. 26Rappelez-vous tout ce qu’il a fait avec Abraham et combien il a éprouvé Isaac et tout ce qui arriva à Jacob en Mésopotamie de Syrie, quand il gardait les brebis de Laban, le frère de sa mère. 27Car de même qu’il les a passés au feu pour scruter leur cœur, de même il ne tire pas vengeance de nous. Mais c’est pour les avertir que le Seigneur flagelle ceux qui s’approchent de lui. » 28Ozias lui dit : « Dans tout ce que tu as dit tu as parlé avec un cœur excellent et il n’y a personne qui s’opposera à tes paroles. 29Car ce n’est pas d’aujourd’hui que ta sagesse est manifeste ; mais dès le début de ta vie, tout le peuple a reconnu ton intelligence et la bonté des penchants de ton cœur. 30« Mais le peuple a eu grand-soif et ils nous ont contraints à agir comme nous leur avons dit et à nous lier par un serment que nous ne transgresserons pas. 31Maintenant donc, prie pour nous, car tu es une femme pieuse ; le Seigneur enverra la pluie pour remplir nos citernes et nous ne serons plus épuisés. » 32Judith leur dit : « Ecoutez-moi : je ferai une action qui parviendra aux fils de notre race jusqu’à des générations de générations. 33Vous vous tiendrez à la porte cette nuit ; je sortirai avec ma suivante et avant les jours où vous avez parlé de livrer la ville à nos ennemis, le Seigneur visitera Israël par mon entremise. 34Mais vous, vous ne vous enquerrez pas de mes agissements, car je ne vous dirai rien jusqu’à ce que soit achevé ce que je fais. » 35Ozias et les chefs lui dirent : « Va en paix et que le Seigneur Dieu soit devant toi pour tirer vengeance de nos ennemis. » 36Et quittant le pavillon, ils allèrent à leurs postes.©
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