La Bible en Français courant
La traduction de la Bible en français courant a été entreprise conformément à un plan établi il y a environ trente ans par l'Alliance biblique universelle (ABU) pour offrir la Bible aux populations du monde entier, dans un langage qui soit accessible au plus grand nombre. L'entreprise reposait sur des bases scientifiques solides, puisque des spécialistes ont mis au point une méthode tenant compte des trois facteurs suivants :
1 - les progrès intervenus dans le domaine de la recherche biblique (concernant l'établissement du texte de base, hébreu ou grec, et l'exégèse).
2 - l'apport de sciences auxiliaires comme la linguistique, l'anthropologie culturelle et la théorie de la communication (1).
3 - enfin, l'évolution de la langue et le phénomène sociologique des niveaux de langage.
Qu'entend-on par "langue courante"?
Pour prévenir tout malentendu, il faut préciser que la notion de "langue courante" n'a rien à voir avec un langage relâché ou incorrect : il s'agit en fait d'un niveau de langage admissible pour des milieux cultivés et en même temps compréhensible pour un public plus étendu.
Les premières expériences de traduction en langue courante ont été faites tout d'abord en espagnol d'Amérique du Sud, puis en anglais des Etats-Unis (1966). Vinrent ensuite le français et diverses langues européennes, ainsi que les principales langues des continents d'outre-mer.
Un projet d'envergure
La traduction en français courant a été effectuée par une équipe interconfessionnelle à partir des textes originaux (hébreu et araméen pour l'Ancien Testament, grec pour le Nouveau Testament). Nous utilisions les meilleures éditions de ces textes. Pour les interpréter, nous avons eu recours aux dictionnaires, grammaires et commentaires les plus récents, ainsi qu'à des versions dotées de nombreuses notes techniques (Bible de Jérusalem, Bible de la Pléiade, Tob). Quant à l'application proprement dite de la méthode de traduction, elle s'est inspirée en bonne partie des ouvrages spécialisés édités par l'ABU ; nous avons profité aussi de l'exemple de versions fondées sur les mêmes principes, en des langues comme l'espagnol, l'allemand ou l'italien.
Premiers essais
Dans le cas du Nouveau Testament, la traduction de base a été établie par Jean-Claude Margot ; mais ce premier état du texte était systématiquement transmis à de nombreux spécialistes (protestants et catholiques) qui le contrôlaient avec soin. Leurs remarques et suggestions ont été très utiles pour la préparation du texte destiné à l'impression.
En outre, l'édition d'essai des évangiles de Marc et de Jean a suscité des réactions dont on a pu tenir compte pour le reste du Nouveau Testament. Plus tard, après la parution du Nouveau Testament, les critiques venues de divers milieux ont été classées dans un fichier en vue d'une révision approfondie.
En ce qui concerne l'Ancien Testament, les livres de la Bible hébraïque ont été répartis entre quatre traducteurs, tous biblistes : Christiane Dieterlé, Jean-Marc Bahut, le Père Pierre Sandevoir et René Péter-Contesse. Par la suite, trois catholiques du Québec, les Pères Poirier et Saint-Arnaud ainsi que G. R. Quelolette, furent ajoutés à ce groupe pour la traduction de certains livres deutérocanoniques.
L'originalité de la traduction en français courant
La version de la Bible en français courant diffère des autres versions actuellement en usage par les principes de traductions adoptés. Ceux-ci découlent directement d'une étude scientifique approfondie de la traduction en général. Les traducteurs de la Bible en français courant se sont d'abord appliqués à respecter la syntaxe du français moderne et les acceptions des mots choisis tels qu'ils sont reconnus par les dictionnaires de langue. Parmi les divers niveaux de langage possible, ils ont adopté un registre moyen écartant les acceptions ou les tournures qualifiées par les dictionnaires de " familier " ou " populaire ", aussi bien que " vieilli " ou " littéraire ". Veillant à formuler le contenu du texte biblique - tout le contenu et rien de plus - en phrases de structure simple et à présenter dans un ordre logique les informations contenues dans un verset ou un groupe de versets, ils proposent ainsi un texte qui devrait être accessible au public le plus large, composé non seulement des personnes dont la langue maternelle est le français, mais aussi de toutes celles qui l'utilisent comme langue seconde. Enfin, les traducteurs se sont efforcés de rendre justice à la qualité littéraire du texte biblique, en particulier dans les passages poétiques.
Aider le lecteur à découvrir ce qui est dit dans le texte biblique, tel est l'objectif de la version en français courant, tandis que la plupart des versions littérales en usage sont plutôt formulées pour montrer comment cela est dit.
Les deux types de traductions ne sont donc pas concurrents mais complémentaires. En conséquence, on ne saurait trop encourager les lecteurs déjà tant soit peu familiers de la Bible à utiliser conjointement les deux types de versions.
Grâce au langage usuel adopté, la traduction en français courant est particulièrement utile à ceux qu'on pourrait appeler les " nouveaux lecteurs ", c'est à dire à tous ceux qui n'ont pas bénéficié d'une initiation biblique préalable. De même, grâce à une formulation étudiée à cette fin et à la chasse impitoyable faites aux ambiguïtés susceptibles de se glisser dans le texte à la faveur de la traduction, la version en français courant convient tout particulièrement à la lecture publique.
Les différentes éditions
Dans sa première édition, le Nouveau Testament ne comportait ni notes ni introductions, une lacune qui fut comblée lorsqu'on prépara la Bible entière... La première édition du Nouveau Testament en français courant, avec les illustrations de l'artiste Suisse Annie Vallotton, sortit de presse au printemps 1971.
Par la suite, d'autres éditions virent le jour. Il y eut, entre autres, celle en gros caractères, pour malvoyants (1972), celle avec l'imprimatur de l'Archevêché de Paris et celle avec introductions et plans rédigés par le Père B. Charpentier (1973), ou encore celle avec illustrations en couleur (1974). De plus, dès le début des années 70, on se mit à enregistrer ce Nouveau Testament sur cassettes, sous le titre "La Bible parlée". Des éditions d'essai de parties de l'AT parurent ensuite : "A travers l'Ancien Testament" (textes choisis, 1977), les Psaumes (1979), Proverbes/Ecclésiaste (1980). Puis vint le tour de la Bible entière, à fin 1982.
La Bible en français courant fut publiée en deux éditions : l'une sans et l'autre avec les livres deutérocanoniques (tout d'abord dans la version TOB pour ces derniers). En vue de la diffusion en Europe, on adopta l'ordre hébraïque pour les livres de l'Ancien Testament, à l'exemple de la TOB. Par contre, l'ordre dit traditionnel fut respecté pour les éditions destinées à l'Afrique et au Québec. Signalons enfin que la Bible comprenant les deutérocanoniques en français courant parut en 1986. Par ailleurs, une révision complète de cette version a été publiée à partir de 1997.
Le Nouveau Testament en français courant illustré, avec introductions et annexes par François Tricard et Claude Cousin est aujourd'hui la version la plus utilisée pour l'enseignement religieux en France.
La Bible en français courant a pu être mise en vente à un prix très bas grâce au fait que le financement de sa préparation et de son impression a été entièrement assuré par l'ABU. Ainsi, que ce soit du point de vue financier ou du point de vue de la compréhensibilité, on a voulu que cette version soit accessible au plus grand nombre possible de lecteurs ou d'auditeurs.
Mai 2011 paraissait ZeBible dont l’objectif est de permettre au jeune de 15-25 ans de trouver lui-même son chemin dans la Bible. Ce projet innovant est aussi un outil pour les groupes et les animateurs de jeunesse.
ZeBible inclue les deutérocanoniques entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Avec une introduction à chaque livre biblique, et au fil du texte, en marge, 3400 notices explicatives, 71 portraits, 22 cartes et plans, extraits de généalogie, etc, plus de 180 pages d’outils de lecture. En savoir +
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(1) - Voir par exemple les ouvrages de Ch. TABER et E. NIDA : La traduction : théorie et méthode, ABU Londres 1971, et de J.-Cl. Margot : Traduire sans trahir, l'Age d'homme, Lausanne 1990.
A noter : La traduction de la Bible en français courant a été révisée. La nouvelle édition se nomme la Nouvelle français courant. 57 biblistes ont travaillé pendant 3 ans à la réalisation de ce chantier d'envergure.
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